Une femme de Saint-Jérôme a dû se résoudre à poursuivre sa belle-sœur pour ravoir les 75 000 $ qu’elle lui aurait prêtés pour payer la caution de son conjoint arrêté aux États-Unis, car l’homme ne se serait jamais présenté à son procès.
«Si elle avait juste respecté une entente, qu’elle était venue s’asseoir pour qu’on en parle au lieu de couper les ponts, on n’en serait pas là», déplore Pauline Allard.
«Le Journal» a rencontré la sexagénaire cette semaine, en compagnie de son conjoint Pierre Gagnon, au bureau de l’avocate Sonia Keegan, à Saint-Jérôme.
À contrecœur, après des années d’incertitude, la représentante publicitaire a pris la voie légale pour recouvrer l’importante somme qu’elle aurait prêtée à sa belle-sœur Marie-Josée Gagnon, en mars 2014.
Le conjoint de Mme Gagnon à l’époque, Bruno Goyette, venait alors d’être arrêté aux États-Unis, allègue la poursuite civile déposée le mois dernier au palais de justice de Saint-Jérôme.
D’après des recherches du «Journal», M. Goyette a été accusé de transport de drogue dans le comté de Mohave, en Arizona.
«Marie-Josée a retonti chez nous en pleurant. On était triste pour elle», s’est souvenu Pierre Gagnon, qui est le frère aîné de la défenderesse.
«Par compassion», Pauline Allard aurait accepté de lui prêter les trois quarts de la caution de 100 000 $ US, qui permettaient de ramener M. Goyette au pays dans l’attente de son procès.
«Un avocat nous avait dit que l’argent serait remis, dès qu’il se présenterait au procès, peu importe s’il est coupable ou pas», affirme-t-elle.
Les 25 000 $ restants auraient été déboursés par le père de Marie-Josée Gagnon, et cette dernière aurait ajouté 13 000 $ de sa poche pour compléter la somme nécessaire en argent canadien, stipule la poursuite.
Par la suite, Mme Allard s’enquérait fréquemment de l’avancement de la cause auprès de sa belle-sœur. Mais en août 2015, Mme Gagnon aurait subitement cessé de retourner ses appels et de lui rendre visite, soutient-elle
Selon un registre de la Cour américaine consulté par «Le Journal», le procès de Bruno Goyette a eu lieu le mois suivant. Un jury l’a déclaré coupable des accusations qui pesaient contre lui, un mandat a été lancé à son endroit et les autorités ont demandé l’encaissement de la caution.
«T’inquiète pas, je sais que je vous dois des $$$, et Bruno le sait aussi», a par la suite écrit Mme Gagnon à Mme Allard dans un échange de textos déposé en soutien à la requête.
Le remboursement n’aurait toutefois pas eu lieu.
«On se retrouve dans une situation qu’on n’a pas voulue: un bris de famille et un manque d’argent», résume Mme Allard, qui souhaite sensibiliser les gens à ne pas prendre une telle décision sous le coup de l’émotion.
Jointe par «Le Journal», Marie-Josée Gagnon a indiqué qu’elle entendait poursuivre son ex-conjoint à son tour. En date d’hier, aucune poursuite n’était déposée.
Quant à Bruno Goyette, il a déclaré n’avoir «aucune idée» de ce dont il s’agissait, ajoutant qu’il «marche droit dans la vie»
-Avec la collaboration de Christian Plouffe et Diane Meilleur